jeudi 29 septembre 2011

La reconnaissance...

J'ai lu, la semaine passée, le billet de monsieur Jean Barbe sur Canoë. Il parlait entre autre des galas télévisuels et de la reconnaissance des auteurs. Personnellement, je n'écoute pas beaucoup ces soirées. J'écoute pratiquement pas la télé en fait. Souvent, j'accroche plus sur les documentaires que sur les divertissements.

Avant d'émettre un avis, je me dis que je dois commencer par vérifier mes suspicions. Une petite recherche sur le Web s'impose.

Je tape Prix littéraire Québec. Il existe 90 prix littéraires différents au Québec seulement. Certains sont prestigieux, d'autres moins. Mais reste qu'il existe beaucoup de prix pour une petite communauté.

D'autres recherches me permettent de constater qu'il y en aussi beaucoup au niveau Canadien pour la francophonie.

Alors, on peut dire que la reconnaissance du travail d'écrivain existe. Une relecture du billet me permet de comprendre que ce n'est pas la remise de prix qui accroche, mais plutôt le fait que le glamour ne vient pas avec. Un autre débat.

Alors, on a besoin de statistiques pour comprendre un peu la raison...

1) En 2003, 61 000 titres étaient inscrits au DPP, pour 14 750 auteurs.
2) Au Québec, selon l'Institut de la Statistique du Québec, nous sommes 7 969 773 habitants.
3) 6,7% des Québécois sont anglophones.
4) 12% sont allophones.

Donc, il y a environ 19% de la population qui ne peut pas lire la littérature dite québécoise. Il y a donc 6 455 500 québécois qui constituent le public-cible. De ce nombre, il faut déduire les enfants qui ne savent pas encore lire. On dit qu'il a 450 000 enfants de 0-4 ans en 2011 (pour la population totale). Il faut déduire les adultes avec des  difficultés en lecture-écriture, on parle d'environ 1 000 000. Il faut aussi déduire tous ceux qui n'ont tout simplement pas d'intérêt pour lire.

Il reste quoi? Pas grand chose.

Le lecteur passe beaucoup de temps à lire des mots et peu à regarder des images. Pas surprenant que les auteurs ne soit pas reconnus dans la rue. Le milieu artistique glamour québécois est principalement constitué de ceux qu'on nous passe et repasse à la télé. On nous les bombardent à la télé. Rémi Girard ici, Rémi Girard là. Véronique Cloutier, ici, Véronique Cloutier, là. On les voit à la télé, mais on nous les sert aussi dans les magazines. Ils vendent à la télé, alors pourquoi pas dans la presse écrite.

Cette remarque du "on est pas reconnu dans l'autobus", elle est aussi bonne pour l'animateur de radio, l'artiste peintre, le photographe, le sculpteur et tous les autres artisans de notre belle culture.

Je ne crois pas vouloir être publiée pour être reconnue dans la rue. Si tel avait été le cas, j'aurais fait le profil presse télé à l'université et non pas le profil presse écrite. C'est ce qui me plaisait en presse écrite: l'anonymat. Il y avait aussi beaucoup du désir de jouer avec la langue française.

Et vous, qu'en pensez-vous?

3 commentaires:

  1. Belle réflexion, Isabelle ! Mais je pense qu'il faut continuer d'écrire, en premier pour soi, et surtout pour ceux qu'on pourrait toucher avec nos écrits. C'est dans ce sens là que je me lance dans cette (merveilleuse) galère.

    Et je le fais dans le but d'être reconnue ;)

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  2. Wow! Très intéressant comme billet, qui porte à réfléchir. Merci pour les données. Instructif.

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  3. @ Lucille : Je te souhaite que ça fonctionne.

    @ Gabrielle : Merci, ça me fait plaisir. C'est des réflexions que j'aime beaucoup faire.

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