mercredi 16 février 2011

Wizard First Rule : dans la plus pure tradition du fantasy...

Rappelons la recette gagnante d'un roman d'epic fantasy : un héros vivant dans un milieu relativement rural (de préférence musclé), l'ère médiévale, un magicien, un cercle d'amis ayant des pouvoirs et/ou des connaissances complémentaires au héros et un méchant tentant d'assouvir le monde ayant à sa solde des créatures démoniaques. Terry Goodkind la connaissait bien cette recette et en a fait une série lucrative nommée en français L'épée de vérité (Sword of Truth) vendue à 60 000 copies.


Richard Cypher est un guide forestier n'aspirant qu'à une simple vie. Étant à la recherche d'une plante en forêt, pour élucider le meurtre de son père, il fait la rencontre de Kalhan. Elle est jolie et poursuivie par plusieurs hommes. N'écoutant que son courage, il ira à son secours. Ce que Richard ignore, c'est que Kalhan est la Mère Inquisitrice (Mother Confessor) et qu'elle possède le pouvoir de se sortir du pétrin. À partir de ce moment, les événements déboulent. Il découvrira que Zedd, son grand ami est en fait un magicien et l'ampleur du travail de son ami Chase. À leur trois, ils iront au-devant du danger pour délivrer le monde du tyran Darken Rahl. Et naturellement, c'est Richard qui le sauvera.

Les personnages sont très stéréotypés, ce qui sert parfois le récit et lui nuit aussi. Il est utile d'avoir un magicien pour se dépêtrer, pour expliquer le fonctionnement des Terres du Milieu (Midlands), pour amener des indices. Cependant, quand ces explications sont longues, on décroche. C'est la même chose pour Richard, on découvre dès le début qu'il aime comprendre et raisonner, il veut savoir pourquoi son père est mort. On en fait le possesseur de l'épée de vérité, il aura à chercher comment se débarrasser de Darken Rahl. Quand il analyse les situations, il y a des moments, où il ne saisit pas et ça nous agace et d'autre où on le trouve vite pas mal.

Même si les noms de lieux et les créatures de la série sont plutôt typiques, Goodkind innove tout de même un peu le genre. Par exemple, une bonne partie du roman sert à nous rentrer dans la tête la leçon : les hommes sont stupides. «On a besoin de quelque chose à croire et on fait n'importe quoi quand on croit.» Goodkind, crée aussi des règles qui nous font sourire comme la hiérarchie des femmes liées à la longueur des cheveux. Les frontières faites en espace du monde des morts est un fait intéressant. Sa conception de la magie aussi est différente de ce que j'ai vu chez la plupart des auteurs. Pour Goodkind il faut souffrir pour maîtrise la magie.

Le roman est long, j'ignore combien de pages (je l'ai lu sur mon Kindle), mais c'est rare que je mette autant de temps à lire un bouquin. Il y a beaucoup de longueurs. Même si Rachel amène un vent de fraîcheur, elle amène aussi quelques longueurs. C'est aussi le cas de la description de la torture du petit garçon par Darken Rahl et du passage chez les Mudd People qui s'étire inutilement.

C'est un bon premier roman. Je ne le conseille pas à des jeunes de moins de 15-16 ans, car le passage où Richard est chez Denna est assez «hard», mais comme initiation au style, c'est bien. De façon générale, c'est un roman correct. J'ai apprécié ma lecture dans la grande majorité du livre.

J'ignore encore si je vais lire le second ou même me lancer dans la série, car elle compte 12 livres (le 12e devrait sortir au début de 2011 en anglais).
  • Wizard's First Rule (1994)  - La première leçon du Sorcier
  • Stone of Tears (1995)  - La pierre des larmes
  • Blood of the Fold (1996) - Le sang de la déchirure
  • Temple of the Winds (1997) - Le temps des vents
  • Soul of the Fire (1999) - L'âme du feu
  • Faith of the Fallen (2000) - La foi des réprouvés
  • Debt of Bones (2001) - Dettes des os
  • The Pillars of Creation (2002) - Les pilliers de la création
  • Naked Empire (2003) - L'empire des vaincus
  • Chainfire (2005) - La chaîne de flammes
  • Phantom (2006) - Le fantôme du souvenir
  • Confessor (2007) - L'ombre d'une inquisitrice
  • The Omen Machine (2011)
Il est à noter que le bouquin a été adapté en télésérie. D'après ce que j'ai pu voir à Z, c'est loin d'être de la haute qualité, tout au plus de série B. Mais, bon, je n'en ai vu que 5 minutes.