Je n'avais pas grand chose de prêt sauf une micro-nouvelle que j'ai retravaillée pour vous mes amis.
Bonne lecture!

Ce matin, comme tous les
matins, elle se retourne et place son visage sur l'autre oreiller.
Habituellement, elle y respire l'odeur de son bien-aimé, mais ce
matin, aux lueurs de l'aube, elle n'y sent absolument rien.
Elle glisse sa main sur les draps, là
où Shane dort toute la nuit. Lorsqu'il se lève, son corps laisse un
creux dans le matelas où demeure des résidus de chaleur. Ce matin,
il n'y a pas de creux, pas de chaleur : absolument rien.
Angie se replie sur elle-même en
position foetale, ses longs cheveux ondoyants forment un éventail
autour d'elle, et elle s'abandonne à sa douleur. Jamais, plus jamais
elle ne reverra son Shane. Il est parti : parti pour toujours. En
elle, elle ressent un froid : un froid qui lui glace tout ce qu'elle
est. Elle pleure, elle pleure toute les larmes de son corps, et
pourtant, son oreiller demeure sec. Ses larmes, éphémères,
meurent dans son cou, sur le bord de ses lèvres, dans ses cheveux
qui lui collent au visage. Son corps se secoue de spasmes qui font
craquer son lit. Sa gorge émet des sons rauques malgré elle. Elle a mal de vivre.
Elle est brisée, et ne sais pas comment
elle survivra à cette épreuve. La dernière image qu'elle a, avant le grand
trou vide, c'est le derrière du camion qui arrive trop vite, un
grand bruit de pare-brise qui éclate et le klaxon qui n'arrête pas de hurler.
Quand son sanglot se calme, elle
entend des bruits dans la cuisine au rez-de-chaussée. Des sons de
pas, puis un claquement de porte. Elle tremble. Qui a pu pénétrer
chez-elle? Un bruit de clé dans la serrure de la porte avant. Shane?
Se pourrait-il que...
Un moment d'espoir, ravive sa flamme,
elle se lève comme un coup de vent, faisant virevolter les draps du
lit dans tous les sens, puis elle se dirige à la fenêtre.
***
Après avoir verrouillé la porte, Shane
se retourne et croit apercevoir sa Angie, lumineuse, diaphane dans la
fenêtre de la chambre. Les rideaux volent malgré le fait que la fenêtre soit fermée. Assis dans sa voiture de location, il met
l'embrayage en marche arrière. Il est certain de l'avoir vue, un
moment éphémère comme une larme sur sa joue. Mais, il ne peut pas y
croire....
Yé! Je vais vraiment avoir parti une tradition! :) Merci! :D
RépondreSupprimerJ'aime les traditions en général et celle-ci est fort sympathique. C'est un plaisir de la respecter.
RépondreSupprimerJolie micro-nouvelle.
RépondreSupprimerPetite phrase à ajuster dans le dernier paragraphe «les rideaux volent malgré que le fait que la fenêtre est fermée». Il y a un QUE de trop et je remplacerais par «soit fermée».
Mais sinon, fort fluide et intéressant.
Merci, je n'avais pas vue cette tournure boiteuse. Corrigée.
RépondreSupprimerBravo Isabelle ! Belle chute... imprévisible ;)
RépondreSupprimerMerci Lucille.
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