mardi 10 avril 2012

La petite fille aimait...

En lisant ce texte lundi matin, mon esprit s'est mis à voyager dans le temps.

Toute petite, j'adorais que ma mère me raconte des histoires. Ma soeur et moi choisissions chacune à notre tour. Nous avions plusieurs collections de livres dont les Disney par Grolier et les Martine. Très souvent, ma soeur choisissait Donald et la baguette magique et moi, je préférais La soupe au bouton. Maman en parle encore, elle en connaît encore chacune des lignes et peut les réciter même si les livres ne nous appartiennent plus depuis longtemps.

L'heure du conte est quelque chose que j'ai tenté tant bien que mal d'implanter dans ma vie familiale. C'était un moment de détente que j'adorais, je pouvais me coller à ma mère et vivre une aventure en même temps. Mais, avec ma Grande, cela ne fonctionnait pas. Elle voulait le contrôle du livre et n'écoutait absolument rien. Avec Garçon cela ne fonctionne que par moment. Je les savoure chaque fois. Doudou ayant constaté que son frère avait des moments privilégiés avec maman a décidé que ça devait fonctionner aussi pour elle. Alors elle aime le moment du conte.

Plus grande, quand j'ai appris à lire, j'ai aimé les Martine. Je devais avoir environ 8 ou 9 ans. J'ai tellement lu certains d'entre eux que je pouvais les raconter aux enfants que je gardais sans seulement voir les pages. Je m'amusais même à les raconter en faisant le son de la fée Clochette comme dans les livres-disques.
Oui, j'adorais les livres-disques de Disney. J'en avais une immense collection. Mes favoris étaient sans contre-dit La Belle et le Clochard, Les Aristochats, La Belle au Bois Dormant, Le Livre de la Jungle,...

Puis, j'ai eu un épisode où j'étais un peu plus bande-dessinée. Astérix, Schtoumpfs, Garfield, Boule et Bill, Spirou et Fantasio, Archie. Ça n'a pas duré. Ma mère s'est abonnée à Québec Loisir et elle m'a commandé Émilie de la Nouvelle Lune. Quelle découverte j'ai faite. Ma mère m'a commandé les trois. J'ai passé de nombreuses soirées à lire en cachette avec la lampe de poche de mon père. Le lendemain, maman devrait venir me réveiller à grands coups de débarbouillette mouillée à l'eau froide. J'ai aussi lu Sur le Rivage, mais j'ai refusé obstinément de lire les Anne la Maison au Pignon Vert parce toutes les filles lisaient ces livres. Déjà je détestais faire comme tout le monde. Je préférais passer à côté d'un bon livre plutôt que de suivre un mouvement de foule.

J'étais à la polyvalente quand j'ai fait connaissance avec les livres québécois pure laine. Ma première auteure jeunesse a été Dominique Demers. Un hiver de Tourmante était le nouveau hit (1992). J'ai vécu avec ses mots les aventures de Marie-Lune. J'ai attendu la suite Les Grands Sapins ne meurent pas, et Ils dansent dans la tempête.
Ma mère ne suivait pas tellement l'actualité littéraire. Elle lisait beaucoup et était très influençable dans ses lectures. Je n'ai jamais démarqué un goût pour un style en particulier. Alors, je n'avais pas d'exemple en ce sens. Elle ne lisait pas vraiment de roman québécois, alors ma connaissance des auteurs québécois se limitait aux lectures obligatoires que nous avions à faire à compter du secondaire 4 : Germaine Guèvremont, Marie Laberge, Gaston Miron, Arlette Cousture... L'idée que je me suis faite c'est que les romans québécois ne se passent jamais dans le présent et ils aiment se complaire dans la position de rejet francophone dans une mer anglophone. J'ai mis de côté les auteurs québécois pendant près de 15 ans pour me concentrer sur des romans qui me plaisait... et ce jusqu'à ce que je découvre Yves Ménard et Joël Champetier de la maison d'édition Alire au Salon du Livre de Québec. Depuis, je ne cesse de redécouvrir les talents d'ici.

Mes enfants auront la chance d'avoir des livres québécois de qualité. Déjà Grande et Garçon aiment promener partout dans la maison des livres d'Alain M. Bergeron, Corinne DeVailly, Marc Couture et Dominique Demers. Je suis heureuse que des gens d'ici leur donne le goût de la lecture et je continuerai de les mettre sur la piste de nos auteurs.

(Désolée d'avoir fait long.)

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