vendredi 16 décembre 2011

Ce n'est pas drôle d'être petit

Depuis quelques jours, ce n'est pas drôle à la maison.

Habituellement, je peux suivre maman partout. Elle me laisse goûter l'excellente nourriture qu'elle cuisine et jouer avec elle à la balle, mon jeu favori. Elle prend soin de moi et me berce de longues heures. Nous dormons souvent l'après-midi sous le soleil de la verrière. C'est ce que j'aime le plus.

Mais, là. Il semble qu'il n'en soit plus question. Elle cuisine des petits plats tout le jour durant, Et je n'ai pas le droit d'y goûter. Pourtant, ils embaument la maison d'odeurs alléchantes. Aujourd'hui, ça sent bon la dinde rôtie, la sauce aux canneberges. Ce matin, elle a cuisiné des petits fours aux brisures de chocolat et des beignets aux cerises. J'ai tenté par tous les moyens d'y goûté. Je suis grimpé sur le comptoir pendant que maman était au petit coin et je me suis fait chassé avec une tape sur l'arrière-train.

Pendant que la dinde cuisait au four, maman est revenue du garage avec une immense boîte. Il y avait un sapin dedans. Elle l'a assemblé et l'a décoré. J'ai bien voulu me coucher tranquillement sur le canapé, mais n'a pas cessé de déplacer les meubles pour que le sapin immense soit en évidence devant la verrière.
J'ai voulu l'aidé, comme il n'y avait pas moyen de dormir en paix. Quand j'ai sorti une guilande de la boîte de décoration, elle m'a grondé. Maman est si gentille, ce n'est pas dans ses habitudes. Alors j'ai tenté de lui amener autre chose, une boule. Mais encore là, elle m'a dit :"Ne touche pas à ça! Va jouer ailleurs."

J'étais triste. Très triste. Dehors, il commençait à neiger. Comme ça l'avait drôle cette neige. Des enfants, plus loin sur la rue fabriquait un bonhomme de neige. Ils riaient avec coeur. Moi, mon coeur était gros. Maman m'ignorait et ne voulait pas que je fasse quoi que ce soit. J'ai surveillé la porte. Quand maman l'a ouverte pour aller reporter la boîte du sapin dans le garage, je me suis enfui pendant qu'elle regardait ailleurs.

C'est beau la neige. Ça tombe sur notre petit nez et ça fond, mais c'est moins drôle pour les pieds. C'est froid. Très froid.

J'avais couru vite, très vite, je souhaitais rire de nouveau. J'ai pris la direction des enfants qui riaient, ceux que j'ai vu dans la fenêtre. Ils n'étaient plus là, seul restait le bonhomme. Je me suis couché à ses pieds, j'ai fermé les yeux et grelottant de froid, je me suis endormi.

J'ignore combien de temps je suis resté là, mais je ne sentais plus mes membres. Un adulte est arrivé près de moi et m'a vu, tout enneigé. Il m'a serré contre lui et m'a dit :"Viens, je crois que je sais d'où tu viens." Il m'a réchauffé et en quelques minutes, il m'a ramené à la maison.

Maman pleurait à chaudes larmes. Coquin, j'espère que tu auras eu ta leçon. J'étais morte de trouille! Elle m'a serré dans ses bras, je croyais qu'elle allait me briser en deux. Elle m'a déposé parterre dans la cuisine. Un bol de dinde m'y attendait ainsi qu'un bol de lait. J'étais redevenu le centre de l'attention et le chaton le plus heureux du monde.


3 commentaires:

  1. Trop mignon!!! :D

    Une belle histoire de Noël qui finit bien...

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  2. Très mignons en effet. Photo attendrissante en prime.

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  3. Pourquoi un "s" à mignon???? Mes doigts qui vont trop vite, sans doute.

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