mercredi 15 décembre 2010

Des démons pour Noël

J'apprécie vraiment beaucoup l'écriture de conte de Noël. Jusqu'à maintenant, je m'en suis tenue à des contes heureux, car c'est ça Noël pour moi. Cette fois, je vous offre la contre-partie.

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Ah non! C'est encore Noël. Nous allons aller à la grande Messe et encore une fois, il nous fera honte. Il n'est pas encore 15 heures et déjà, il a bu plus du quart de son quarante onces.

Quand nous allons embarquer dans la voiture, je me tiendrai très très fort à la porte, prête à sauter. Il conduit témérairement quand il a bu. Il prendra la place de deux véhicules dans le stationnement et chialera que tous les autres, ce sont des chauffards, en hurlant presque pour que tout le monde l'entende.

Il marchera en chambranlant, et il mettra ça sur la faute de la glace. En montant les marches de la cathédrale, il s'accrochera aux autres et fera semblant que c'est pour leur souhaiter un joyeux réveillon. Pathétique.

Comme d'habitude, il se choisira un banc dans l'allée centrale. Il chantera les chants de Noël plus fort que tout le monde, en faussant volontairement. Dommage. Quand il est à jeun, il chante si joliment.

Dans les autres bancs, nous entendrons, comme toujours, les chuchotements de tous les autres qui parlent de lui, de combien c'est une perte, d'être si talentueux et si paresseux.

En revenant, maman lui offrira de conduire à sa place, mais il la menacera et fera de nouveau le jars devant tout le monde. Ils attendront qu'il quitte le stationnement en faisant vrombir le moteur de la voiture familiale.

Arrivés chez les grands-parents, il descendra les bières une après l'autre pour finalement s'endormir dans une berceuse, ivre mort. Le Père Noël ne sera même pas venu distribuer les cadeaux encore.

Alors, les autres baisseront leur garde et se laisseront aller à la magie de Noël. Chacun ira de sa blague, de son histoire, et tous riront de bon coeur, personne n'aura peur qu'il tourne la blague au vinaigre, avec son petit commentaire plate.

Puis, un des oncles enfile le costume de gros bonhomme afin d'émerveiller les plus petits. Tous passent une fois, deux fois, trois fois, quatre fois sur le faux Père Noël. Il ne s'est pas réveillé.

Puis, tous mangent et changent de pièce pour jouer à de petits jeux organisés. Là, vraiment tout le monde a beaucoup de plaisir, sauf lui qui se rend de peine et de misère aux toilettes, pour se soulager de quelques bières.

À un certain moment de la soirée, plusieurs des adultes deviennent «feeling», on doit bien approcher 3 heures du matin. Ceux qui quittent prennent des taxis. Lui, il a dessaoulé. Bien sûr, il est d'humeur massacrante. On lui donne ses cadeaux, qu'il met dans un sac sans même les déballer, juste pour se venger de ne pas avoir été réveillé au passage du Père Noël.

Il rassoit toute sa petite famille dans la voiture, la fête est finie. Tout le monde au lit. Encore une fois, il est fou de rage. Pas contre la famille. Contre lui-même, car il n'a pas été capable d'offrir le Noël de rêve à ses proches... encore une fois, il sait qu'il a tout gâché. 

2 commentaires:

  1. Brrr. Dire que ça existe, du monde comme ça... L'autre côté triste de la médaille.

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  2. Et oui, il y a de ces genres de Noël aussi.....J'ai quelques événements en tête qui s'y rapprochnte.....Joli texte bien mené!

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