Aussi loin que je me souvienne, il a été le seul homme toujours présent dans ma vie. Alors que je pouvais être plusieurs semaines en ligne sans voir mon père, Papy, lui, était là.
Il m'a transmis de nombreuses valeurs que je considère comme importante : estime de soi, la famille, l'humour, le travail bien fait, l'intégrité.
Il a été le pilier au centre de mon univers, celui sur qui je pouvais toujours compter. Tranquillement, dans les dernières années, ce pilier s'affaiblissait et sans même m'en rendre compte, le pilier de ma vie est devenu l'Homme. Aujourd'hui, je m'en rend compte combien il a pris toute la place, et que j'ai choisi un homme à son image sur beaucoup des facettes de mon Papy.
Le 2 novembre 2013, à 12h20, la petite lumière intérieure de mon grand-père s'est éteinte. En s'éteignant, elle a emporté une petite partie de moi. Je sais que c'est beaucoup mieux ainsi. Il souffrait d'une maladie (dont le nom m'échappe) depuis de longues années. Ses paupières s'étiraient et le tissu de son oesophage lui occassionnant des étouffements fréquents. Il a avait beaucoup de difficulté à s'alimenter aussi loin que je me rappelle. À la fin, la nourriture descendait dans ses poumons plutôt que de se rendre dans l'estomac. Il avait une pneumonie par aspiration. Le médecin, pour soulager la douleur, lui a administré de la morphine. Un geste qu'honnêtement, je ne comprend pas. La morphine est connue depuis très longtemps pour ses effets secondaires qui incluent la dépression respiratoire. 2 minutes plus tard, il n'était plus.
Ce qui est déstabilisant, lorsqu'un proche nous quitte, c'est tout cet affluence de souvenirs qui nous font passer par toutes les émotions. J'ai tous ces étés passés au chalet qui me reviennent à l'esprit : Papy m'a appris à piloter le hors-bord, à conduire un quad, à poser des collets, à faire du ski de fond. Il m'a appris à reconnaître plusieurs arbustres. J'allais aussi cueillir des framboises avec lui. J'adorais ces moments où j'avais Papy à moi tout seule. J'ai en mémoire ses montées de lait contre José Théodore, Céline Dion et pratiquement tous les politiciens. Il m'a appris à manier des outils et à travailler le bois, installer une prise de téléphone, poser un cadre, installer un store, tout cela pour que je ne sois pas mal prise quand je partirais pour l'inversité. J'ai toutes ces histoires incroyables qu'il me racontait par rapport à quand il était petit. Mon Papy n'était pas un enfant de coeur. Je ne sais pas s'il faut que je crois son histoire d'avion à poulie qu'il s'était construit et qu'il a fait essayé à son meilleur ami. Il était espiègle et rigolo. Il en a fait voir de toutes les couleurs a sa mère adoptive.
Merci Papy, merci pour tout. Je suis qui je suis un peu beaucoup grâce à toi. Je t'aime de tout mon coeur et tu conserveras une place de choix dans ma mémoire. Tu peux maintenant te reposer pour le vrai et rejoindre tous ceux qui t'attendent au paradis, dont ta chère Réjeanne. Pour t'accompagner, je te met ta chanson favorite chantée par TA chanteuse.
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