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Joséphine regarde sa maman se faire une beauté. Déjà, elle est habillée d'une magnifique petite robe de velours bourgogne, bordée de fourrure synthétique. Maman lui a attaché et frisé les cheveux. Aujourd'hui, Joséphine a rendez-vous avec un homme important : le Père Noël.
Voilà maintenant un an qu'elle attend son retour. Elle a fait bien attention à être bien gentille avec son petit frère, mais ce n'est pas très facile. Des fois, il la mord quand «les dents lui travaillent». Des fois, il pleure si fort que cela lui fait mal aux oreilles. Non, ce n'est pas facile d'avoir toujours envie d'être gentille. Des fois, elle aurait envie qu'il disparaisse et d'avoir maman et papa pour elle toute seule. Mais, Anthony est encore tout petit, dit maman, il ne comprend pas quand il fait quelque chose de pas gentil.
Quand maman est enfin prête, tout le monde embarque dans la voiture pour se rendre chez grand-maman Rolande. Elle est gentille grand-maman Rolande. Elle donne toujours des sucreries aux enfants, elle les berce et leur dit des mots gentils. Elle a une chambre pleine de jouets pour les enfants et cuisine toujours ce que les enfants lui demandent. Mais pas pour Noël.
À Noël, il n'y a que des trucs moches à manger : un buffet froid. À Noël, les grands n’arrêtent pas de parler tous en même temps dans la cuisine et les petits doivent rester dans le salon entre eux. On doit s'arranger tout seul quand il y en a un qui fait des bêtises.
Assise dans le salon, Joséphine regarde par la fenêtre, en tenant son ourson Nounou. Elle soupire à fendre l'âme. Franchement, elle ne s'amuse pas du tout dans cette rencontre où seuls les grands semblent avoir du plaisir. Noël n'est-il pas censé être une fête pour les touts petits? Joséphine en doute en ce moment. Elle ne se sent pas du tout concernée par leurs discussions. Même l'idée de se coucher tard et de déballer des cadeaux commence à la lasser.
Par la fenêtre, elle remarque soudain des traces... de grosses traces... Puis, un bruit sur le toit. Qu'est-ce que c'est? Se pourrait-il que? Les autres touts petits s'excitent. Ils deviennent fébriles. Un son de porte qui ouvre et qui ferme. Joséphine commence à réaliser ce qui se passe. C'est enfin lui! Après un an d'attente. Il passe devant elle et vient s'asseoir sur le fauteuil favori de grand-papa Zéphirin. Il lui fait signe de s'asseoir sur lui.
Curieux! Il sent le même parfum qu'oncle Jean-Claude, et il a la même montre. Ce n'est pas lui. Ce n'est pas le Père Noël. C'est oncle Jean-Claude qui s'est déguisé. Joséphine accepte le cadeau que lui tend le faux Père Noël et va l'ouvrir au centre de la pièce en s'essuyant les yeux. Tiens, c'est la Barbie qu'elle voulait tant avoir, celle avec le carrosse de Cendrillon. On lui demande pourquoi elle pleure, cette voix, c'est celle d'oncle Jean-Claude! Si...
Elle n'a que le temps de lever les yeux et de voir le gros bonhomme tourner le coin, la porte se ferme et les bruits sur le toit. Elle s'élance vers la fenêtre, mais déjà, il n'est plus là. Elle a raté son rendez-vous.
je te félicite il est vraiment très bien écrit et j'aurai voulu savoir qu'est-ce qui arrivait si joséphine venait qu'à savoir si vraiment c'était son oncle jean-claude ou c'était le père noël celui qu'elle attendait depuis 1 an. quand allons-nous avoir la suite. bravo! tu as su aiguiser ma curiosité.
RépondreSupprimerMoi aussi je voudrais savoir comment se termine ce jolie conte ! Pôvre Pitchounette, elle a le coeur tout chagriné, ta petite Joséphine. Triste quand ça arrive de se faire briser nos rêves. Bravo Isabelle.
RépondreSupprimerMoi j'ai plutôt l'impression qu'elle ne l'a pas raté son rendez-vous finalement ;)
RépondreSupprimerElle est bonne pour une autre année de magie.
Très bon conte, Isabelle.
Ca me rappelle le plus vieux de mes garcons, quand son oncle lui avait dévoilé le secret du Père Noël..L'expression de sa désillusion dans ses yeux...Aujourd'hui, il est rit beaucoup.
RépondreSupprimerTon texte rappelle joliment cet effet qu'ont les enfants envers cette magie. Un texte à sourire :)
Tellement mignon! Ça me rappelle les fêtes de famille quand j'étais petite et que mon parrain se déguisait en Père Noël! :)
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RépondreSupprimerMerci à tous... Y'a un peu beaucoup de ma famille pour inspirer ce petit conte. J'y ai pensé quand ma grande m'a parlé des monsieurs qui se déguisent en Père Noël, de la peur que ça m'a infligé qu'elle n'y croit plus et beaucoup de souvenirs accompagnés d'une touche de magie.
RépondreSupprimerJ'aime l'angle que tu as choisi pour ce conte. Pile sur la ligne entre l'imaginaire et la réalité. Bravo, fallait y penser!
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec Pat : Joséphine n'a pas raté son rendez-vous.
RépondreSupprimerOn a l'impression que la fillette va vers une cruelle désillusion... mais non...
C'est réussi, bien que 500 mots, ça ne laisse pas beaucoup de place pour le développement, hein ?
Effectivement, c'est court, mais là est le défi. Et pour être honnête, je dépasse un peu le 500 mots.
RépondreSupprimerbravo, belle Isabelle! Tu sais si bien rendre la magie palpable....et nous ramener quelques années en arrière!!!
RépondreSupprimerLinda M.